Qui aurait cru que TikTok royaume incontesté des vidéos virales et du scroll infini — se mettrait à prôner… la méditation ?
Et pourtant, c’est bien réel. L’application tente un virage audacieux, en mêlant bien-être mental et technologie. Une réponse inattendue, mais peut-être salutaire, à l’addiction numérique qui touche particulièrement les plus jeunes.

Une pause bien méritée après 22h : quand TikTok dit stop
Des vidéos aux respirations guidées : changement de décor
On ne s’y attend pas. Mais à partir de 22h, chez les adolescents, le flot incessant de vidéos TikTok s’interrompt soudainement.
À la place ? Un écran en plein format. Musique douce, visuels apaisants, et exercices de respiration prennent le relais. Un peu comme si l’appli, d’un coup, décidait de te murmurer : « Hé, et si tu prenais une pause ? »
Ce moment de calme n’est pas imposé de façon brutale. Si l’utilisateur zappe la première notification, une deuxième plus insistante apparaît, toujours sans moralisation. TikTok joue ici la carte de l’incitation douce, mais ferme.
Une fonction activée automatiquement chez les moins de 18 ans
Détail important : cette fonctionnalité est activée par défaut pour les mineurs. Les adultes peuvent l’activer manuellement via les paramètres de contrôle du temps d’écran.
Et surprise — ou pas —, 98 % des ados ayant testé la nouveauté ont choisi de la laisser active. Preuve, s’il en fallait, qu’un bon coup de pouce peut suffire à aider les jeunes à mieux gérer leur usage.
Une approche sensorielle qui casse les codes
TikTok n’en est pas à son coup d’essai en matière de régulation. On connaissait déjà les alertes de dépassement de temps, souvent ignorées.
Cette fois, l’application mise sur une méthode plus immersive et douce. Une vraie parenthèse sensorielle, loin des pop-ups classiques qui donnent l’impression d’être surveillé.
Et ce changement de ton, il faut le dire, ça marche. Peut-être parce qu’il ne culpabilise pas. Peut-être parce qu’il propose une alternative crédible au scroll mécanique. Peut-être parce qu’il humanise un peu ce monde algorithmique qui va souvent trop vite.
Un soutien concret à la santé mentale
2,3 millions de dollars en crédits pour des ONG
Au-delà de l’expérience utilisateur, TikTok met aussi la main à la poche. L’entreprise a annoncé une enveloppe de 2,3 millions de dollars en crédits publicitaires.
Elle est destinée à 31 organisations de santé mentale dans 22 pays. Leur mission ? Créer du contenu utile, crédible, et visible là où les jeunes passent le plus de temps : sur les réseaux.
Résultat ? Plus de 173 millions d’impressions générées depuis 2023. Et un trafic conséquent redirigé vers les plateformes d’aide psychologique. Pour un réseau social souvent décrié, c’est une démarche notable.
Des experts pour légitimer la démarche
La plateforme ne fait pas cavalier seul. Elle s’entoure de professionnels, comme la docteure Willough Jenkins, psychiatre pour enfants.
Elle soutient que ces micro-pauses guidées peuvent véritablement apaiser les esprits fatigués et réduire le stress numérique. Une caution scientifique bienvenue, dans un domaine souvent flou.
Un virage stratégique vers le bien-être digital
TikTok, longtemps vu comme le symbole d’un numérique toxique, amorce ici un changement de posture. Pas juste en freinant l’usage. En proposant autre chose. En reconnectant les utilisateurs à eux-mêmes.
C’est un pari risqué, mais audacieux. Et surtout, dans l’air du temps.
On est loin du « tout est permis tant que ça fait des vues ». On assiste peut-être à une tentative de rééquilibrage : engagement, oui, mais pas à n’importe quel prix.
Quand ton feed te dit de respirer…
Alors, est-ce le début d’une révolution du scroll ? Difficile à dire. Mais une chose est sûre : quand même TikTok t’invite à souffler, à fermer les yeux, et à respirer un bon coup… il se passe quelque chose.
Peut-être qu’un jour, on se rappellera de ce moment comme du début d’une nouvelle ère numérique. Une ère où les algorithmes ne nous poussent plus seulement à rester, mais aussi, parfois, à partir. Juste un peu. Pour mieux revenir.