Alors que l’intelligence artificielle s’installe peu à peu dans nos vies, une nouvelle étude révèle qu’un tiers des Français l’utilise déjà pour faire ses achats. Et ce chiffre n’a rien d’anodin. Il annonce une mutation profonde de notre rapport à la consommation. Entre enthousiasme technophile et prudence bien française, où en est-on vraiment ?
Un tiers des Français achètent déjà avec l’aide de l’IA
C’est le chiffre phare de l’étude menée par l’IFOP pour Bonial : 31 % des consommateurs français déclarent utiliser l’intelligence artificielle pour leurs achats. Ça ne veut pas dire que tout le monde passe commande via un chatbot ou une app futuriste, pas encore, du moins. Cela englobe aussi des suggestions personnalisées, des recommandations basées sur les données, ou encore l’utilisation d’outils comme ChatGPT pour comparer les offres.
Et ce qui frappe, c’est la progression. L’année dernière, ils étaient 26 %. La dynamique est là, même si elle reste encore prudente. On n’est pas sur une ruée vers l’IA, mais plutôt une adoption lente, progressive. Un peu comme le passage au paiement sans contact à ses débuts, aujourd’hui incontournable, hier encore source de méfiance.
Les jeunes ouvrent la voie… mais les autres suivent
Sans surprise, ce sont les jeunes qui tirent cette tendance. 44 % des 18-24 ans utilisent l’IA dans leur processus d’achat. Pour eux, ces outils ne sont pas de la science-fiction, mais bien une extension naturelle de leurs usages numériques. Ils n’attendent pas que la technologie soit validée par une majorité : ils expérimentent, testent, adoptent… ou laissent de côté si ça ne suit pas.
Mais les tranches d’âge plus mûres ne sont pas en reste. Les 35-49 ans notamment, qui représentent une part importante de la consommation en ligne, sont de plus en plus nombreux à tester ces technologies. C’est une preuve que l’IA ne reste pas cantonnée à une niche de technophiles.
Et les Français dans tout ça ? Curieux, mais prudents
Ce qui ressort aussi de l’étude, c’est cette dualité typiquement française : 42 % des sondés se disent prêts à utiliser l’IA à l’avenir pour leurs achats. Un chiffre qui grimpe vite quand on parle d’outils concrets et efficaces. Mais dans le même temps, ils sont nombreux à exprimer des doutes sur la fiabilité, l’éthique, ou tout simplement l’intérêt réel de ces outils.
On sent poindre un scepticisme presque culturel. Le genre de prudence qui nous fait dire : “oui, mais…” — un oui conditionnel, en somme. C’est sans doute ce qui explique que l’adoption ne soit pas plus rapide : l’IA fascine autant qu’elle interroge. Et c’est bien normal.
Quels usages concrets en 2025 ?
Quand on parle d’IA dans l’achat, on imagine parfois des scénarios très futuristes. Mais dans les faits, ce sont souvent des fonctionnalités bien plus modestes qui séduisent : des comparateurs dopés à l’algorithme, des recommandations sur mesure, des assistants virtuels qui trient des milliers d’avis pour vous sortir les deux ou trois produits vraiment adaptés.
Ce qui marche ? Ce qui simplifie vraiment la vie. Personne n’a envie d’un outil spectaculaire mais compliqué. L’IA qui fonctionne, c’est celle qui s’intègre discrètement, presque sans qu’on s’en rende compte. Un peu comme un bon conseiller en magasin… sauf qu’il tient dans votre poche.
Vers une démocratisation ou une fracture ?
On peut se poser la question. Car si l’IA permet de mieux consommer, plus vite, plus efficacement, encore faut-il savoir l’utiliser. Et tout le monde ne part pas avec les mêmes cartes en main. Une part de la population reste à l’écart, par méconnaissance ou par choix. Et cela pourrait accentuer certaines inégalités dans l’accès à l’information et aux bonnes affaires.
C’est aussi un enjeu pour les marques : comment embarquer tout le monde, sans laisser les plus sceptiques sur le bord du chemin ? L’éducation numérique et la transparence des outils joueront un rôle clé dans les mois à venir.
Une transformation en douceur, mais bien réelle
L’intelligence artificielle dans les achats ne fait peut-être pas encore de bruit, mais elle avance, pas à pas. Portée par les jeunes, encouragée par des outils de plus en plus performants, elle pourrait bien transformer en profondeur nos habitudes de consommation. Reste à savoir si les marques sauront tirer parti de cette mutation sans perdre de vue l’essentiel : la confiance.
Après tout, acheter reste un acte personnel, voire émotionnel. Et même si l’IA peut aider, il y a des choix qu’on préférera toujours faire à l’instinct, ou au flair.