Une nouvelle tendance émerge au sein du monde professionnel : la génération Z, souvent perçue comme ambitieuse et connectée, se détourne des postes de management. Contrairement aux idées reçues, ce rejet des responsabilités hiérarchiques ne traduit pas un manque d’ambition, mais révèle une profonde redéfinition des attentes professionnelles et des priorités personnelles.
Un désintérêt croissant pour les fonctions managériales
Les jeunes actifs de la génération Z redéfinissent les codes du travail. Une étude menée par le cabinet Robert Walters met en lumière une statistique révélatrice : 52 % des jeunes professionnels ne souhaitent pas devenir managers. Pire encore, 16 % refusent catégoriquement tout poste impliquant des subordonnés directs.
Cette réticence est largement attribuée à la pression inhérente aux rôles managériaux. La pandémie de Covid-19 a accentué cette perception en libérant la parole au sein des entreprises. Les managers eux-mêmes n’hésitent plus à exprimer leur fatigue. Selon une enquête du Workforce Institute, 25 % des managers se déclarent souvent ou constamment épuisés.
Stress et manque de récompenses financières
Pour beaucoup, comme Lola, employée dans une banque française, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Elle confie : « Dans mon ancien travail, on m’a proposé de passer manager, mais j’ai refusé. C’était trop de pression pour moi. »
À cela s’ajoute une déconnexion croissante entre la charge de travail et les bénéfices financiers. Si le stress est omniprésent, les salaires des managers ne semblent pas compenser cet engagement supplémentaire, rendant ces postes de moins en moins attrayants.
Un besoin d’équilibre et de sens
La génération Z attache une importance capitale à sa santé mentale et à l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Ce rejet des responsabilités managériales traduit un choix conscient de préserver cet équilibre. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de refuser un poste, mais de privilégier un emploi qui fait sens, où l’on se sent valorisé et aligné avec ses valeurs personnelles.
En effet, rester à un poste où les responsabilités sont limitées mais les tâches enrichissantes permet à ces jeunes de se concentrer sur leur développement personnel et professionnel, sans subir une pression supplémentaire inutile.
La hiérarchie en pleine transformation
Autrefois, les postes de cadres intermédiaires symbolisaient prestige et autorité. Aujourd’hui, ces valeurs semblent désuètes pour la génération Z. Ils aspirent à une organisation plus horizontale, collaborative et fluide, où la contribution de chacun est mise en avant sans qu’un modèle hiérarchique strict ne soit imposé.
Cette évolution structurelle, bien qu’encore marginale, pourrait avoir des impacts significatifs à long terme. Si les entreprises peinent à attirer des managers, les responsabilités risquent de peser davantage sur les cadres supérieurs, augmentant ainsi leur charge de travail et le risque de burn-out.
Vers des entreprises plus collaboratives
Face à ces défis, un modèle organisationnel plus « plat » pourrait émerger. Dans ce cadre, les employés auraient plus de liberté pour prendre des décisions et proposer des idées. Cela nécessitera toutefois une adaptation profonde des entreprises, souvent ancrées dans des structures rigides.
Un défi pour les entreprises
Le refus de la génération Z de devenir manager est bien plus qu’une simple tendance : c’est une remise en question fondamentale des modes de fonctionnement traditionnels en entreprise. Si les organisations souhaitent rester attractives, elles devront s’adapter à ces nouvelles attentes. Cette transformation pourrait ouvrir la voie à des entreprises plus collaboratives, plus humaines et mieux alignées avec les aspirations de leurs employés.